Je ne suis pas cool

pas-coolAu secondaire, je connaissais le nom de tout le monde.
Mais je n’ai jamais été la personne dont tout le monde connaît le nom.
Bouhou.

Je n’étais pas loner ni rejet.
Mais j’étais dans le secteur enrichi.
J’aimais l’école.
Pis les profs.

Tsé, je buvais mes king-cans à la paille.
Je fumais du pot.
J’écoutais Nirvana.
Bob Marley.
2Pac.
Et of course les Stones.
Je jouais de la guitare.
Je faisais rire tout le monde tout le temps.

Mais je n’ai jamais été cool.

Pourtant, je suis vraiment aimée par les gens qui me connaissent.
Je suis souvent un des éléments ‘au centre’ d’un groupe.
Paraît même que j’ai un leadership naturel (et non chimique?).
Et à 30 ans, je fais encore et toujours la fête comme si j’avais 17 ans.
Word.

Mais je n’ai jamais été cool.

Gabidou est cool.
Jenny est cool.
Pupuce est cool.
Eduardo est cool.
Jaëlle est cool.
Christina est cool.
Alex est cool.
Claire est cool.

Mais la Poup’ n’est pas cool.

“Mais la Poup’ a déménagé à Berlin, capitale mondiale du coolness, elle est donc cool par association.”
Eh non!
Si t’es pas cool à Ahuntsic, tu ne seras pas cool à Kreuzberg.

Encore vendredi, j’étais avec une collègue américaine et ses amis.
Des gens pas dans ma ligue.
Scandinaves.
Artistes.
Créatifs, en tout cas.
Des gens à la réplique intelligente.
À la dégaine désinvolte.
À l’humour éduqué.
Au verbe aiguisé.
Et j’avais comme l’impression d’être la p’tite soeur gossante qui sort avec les grands.
Qui se dit dans sa tête ‘sois cool’, ‘sois cool’.

Dans sa tête de pas cool.

Mais amenez-moi des parents anytime.
Amenez-moi des Ginettes et des Andrés.
Amenez-moi des Nicoles et des Yvons.
Des Pierrettes et des Jacques.
J’ai toujours été bonne avec les adultes.
Avec les boomers.

Cool, hein?

Non, je sais.
Je suis la Poup’ et je ne suis pas cool.